Pause

Dessins manipulables, 2022-3

15 x (30 x 100 cm), gouache sur papier, encadrements manipulables
Exposition : 15.06-15.07.2023, MAAC, Bruxelles

Des dessins montrent des corps, parfois seulement des mains. Ce pourraient être des figurines de céramique. Elles sont en pause car elles font partie d’une séquence en trois temps : trois images.

Dans le cadre, une fenêtre glisse pour ne révéler, chaque fois, qu’un seul moment de l’action. Comme lorsque l’on tourne les pages d’un livre, les images figées s’animent. Après les avoir découvertes, on peut glisser la fenêtre dans l’autre sens – rembobiner l’action ou la mettre en boucle.

Il y a 15 triptyques pour 15 séquences : 15 illustrations de performances minimales. Elles sont autonomes mais ensemble, elles composent un tableau plus global. Un univers de corps neutres qui restent chaleureux, couleur chair.

Le blanc est réservé à un ruban, une collerette ou un rideau : des accessoires qui permettent de cacher ou révéler – comme la fenêtre, dans le cadre, cache ou révèle une partie de l’action. Quand ce ne sont pas des adultes, c’est un âne, un bœuf ou un mouton. Quand ce ne sont pas des animaux, c’est une pomme, un œuf ou une naissance. Si ces éléments font partie de l’iconographie judéo-chrétienne, ils faisaient surtout partie du quotidien d’une vie simple. Plutôt que religieuses, ce sont des scènes « premières » : elles viennent de loin.

Les images dénudées ramènent les traits au nécessaire. Elles cherchent une dimension immuable. Tout en pouvant être ludiques ou absurdes, elles gardent leur sérieux.

Cette volonté de simplicité, tant dans la technique que dans les sujets, n’est pas seulement un choix esthétique minimal. C’est aussi la conviction qu’en faisant un peu de vide, on fait un peu de place. C’est au travers de leur sobriété que les images trouvent leur calme, comme un balancier qui apaise. Animées et silencieuses, ces saynètes sont réunies sous le nom de « Pause ».

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